La consultation à distance possède des avantages certains que nous allons listés ensemble. Pour autant, il convient aussi d’en établir les limites. Il est essentiel que le patient qui souhaite opter pour une téléconsultation puisse choisir en ayant un éclairage satisfaisant sur cet outil.
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Les avantages
Il y a plusieurs avantages à choisir la téléconsultation et nous énumèrerons ici ceux qui nous paraissent les plus récurrents, tout du moins, ceux que nous avons le plus observer lors de notre pratique professionnelle. Par souci de clarté, nous pouvons dégager deux grandes catégories : la mobilité et la personnalité.
Dans la partie mobilité, nous incluons tout ce qui a trait aux problématiques de déplacement et d’organisation. Dans celle sur la personnalité, nous considérons la sensibilité et les goûts du patient.
Mobilité
- L’organisation
La téléconsultation permet d’aménager des rendez-vous à des horaires adaptés pour les personnes à l’emploi du temps professionnel dense ou aux horaires particuliers. C’est aussi une bonne alternative pour celles qui jonglent entre leur vie professionnelle et leur vie de famille. - La difficulté à se déplacer
La téléconsultation peut être une réponse adaptée pour les personnes à mobilité réduite ou lorsque la voiture tombe en panne et que les transports en commun se mettent en grève.
De plus, certaines personnes souhaiteraient pouvoir faire une thérapie mais les honoraires de la séance couplée au frais de déplacement équivalent à un coût trop élevé. N’avoir que les honoraires à régler peut décider ces personnes à sauter le pas. - Le déménagement
Il peut s’agir d’une mutation professionnelle, d’une expatriation ou tout simplement d’un déménagement dans une ville voisine. Pour autant, le patient souhaite garder son thérapeute ce qui est possible grâce à la téléconsultation.
Personnalité
- Choisir les modalités
Certaines personnes apprécieront l’audiovisuel (son et image) : être face à face, pouvoir voir son thérapeute et se sentir regarder est important. D’autres préfèreront uniquement le son afin de se concentrer sur la voix, ce qui se rapproche du principe psychanalytique du divan. Et si Freud avait vécu de nos jours, qu’aurait-il préconisé comme dispositif avec les outils de communication que nous possédons ? - Choisir son thérapeute
Grâce à la téléconsultation, le patient peut choisir le thérapeute avec lequel il désire travailler et cela même s’il se trouve loin de chez lui. - Être chez soi
Il y a un confort certain à pouvoir être chez soi. Le patient peut préparer une boisson à son goût, il peut même fumer ou même caresser son animal de compagnie. C’est à l’intimité du chez soi que l’on doit ce confort. Et l’intime a une place de choix en thérapie. - La timidité
Certaines personnes n’osent pas franchir la porte d’un cabinet. Ce n’est pas quelque chose d’évident selon la sensibilité de tout à chacun. Timidité, inquiétude. Dans certains cas, il est plus facile de démarrer avec la téléconsultation, l’écran mettant une distance rassurante entre soi et le thérapeute.
Les limites
Nous relèverons trois points qui sont loin d’être exhaustifs mais qui nous sont apparus comme importants.
- L’accession à l’équipement
Les TIC (technologies de l’information et le communication) ne sont pas accessibles à tout le monde. Avoir un ordinateur, une tablette ou un smartphone est un budget. Cette dépense n’est pas toujours possible. - L’indiscrétion
En restant chez soi, le patient s’expose possiblement aux oreilles indiscrètes de son entourage. En allant au cabinet, il obtient la garantie de la confidentialité de son propos. Cependant, venir au cabinet, c’est aussi prendre le risque de croiser un proche, d’être vu rentrant chez un professionnel de la santé mentale. Même rare, cette situation peut mettre le patient dans l’embarras. - L’investissement
Est-il aussi grand que lorsque le patient se déplace en cabinet ? Certains commencent en téléconsultation et ressentent le besoin de consulter par la suite en cabinet. D’autres s’adaptent parfaitement à la téléconsultation. Notons tout de même qu’il est facile de cliquer sur un bouton en restant chez soi. Cela pourrait devenir un rendez-vous de simple bavardage sans s’engager dans un travail profond d’analyse. A l’inverse, venir au cabinet suppose de s’organiser en planifiant le rendez-vous. Il faut s’y rendre et en revenir. Le trajet peut être long et couteux. Ce « prix à payer » (en plus du coût financier) peut incarner l’engagement au travail analytique. Il est important que le patient comme le thérapeute soient clairs sur ce point.
Pour aller plus loin
Même si nous avons conscience que les avantages et les limites de la téléconsultation ne peuvent se réduire à ces différents points, nous espérons que cet article vous permettra d’y voir plus clair. Vous pouvez aller plus loin avec des ouvrages spécialisés sur le sujet comme :
- La cure analytique à distance – Skype sur le divan dirigé par Frédéric Tordo et Elisabeth Darchis,
- Mon psy sur internet de Yann Leroux,
- Télépsychologie – Etats des lieux et enjeux dirigé par Lise Haddouk et Benoît Schneider
- ou encore Thérapies en ligne – La pratique analytique au défi de la communication virtuelle d’Alberto Eiguer.
Vous pouvez aussi lire en ligne l’article de Grégory Lambrette : « La télépsychologie. Opportunité et continuité des soins ? » publié dans la revue VST n°149.