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Du bruit dans la téléconsultation

Ma collègue Aurore Caffier (psychologue clinicienne, doctorante au PCPP (Université de Paris)) et moi-même avons réalisé une étude sur le bruit en télépsychologie (ou téléconsultation en psychologie). C’était dans le cadre de notre diplôme universitaire en cyberpsychologie dirigé par Serge Tisseron et Frédéric Tordo.

Nous nous interrogions sur les différents bruits que le patient comme le thérapeute peuvent rencontrer au cours d’une consultation en ligne. Même si les TIC (technologies de l’information et de la communication) s’améliorent, il est toujours possible d’être confronté à des interférences audiovisuelles ou à des problèmes de connexion. Le bruit (quel qu’il soit) peut-il être alors considéré comme un matériel clinique à intégrer au travail d’interprétation du clinicien ?

Nous avons présenté ce travail le 7 et 8 octobre 2021 au colloque international pluridisciplinaire La communication numérique au prisme des transformations numériques organisé par le laboratoire Communication et Sociétés à l’Université Clermont Auvergne.  

Vous pouvez retrouver cette présentation dans son intégralité sur mon blog de recherche personnel.

Bonne lecture.

Globalement, seuls les bruits qui vont empêcher la bonne communication ont été évoqués dans les entretiens semi-directifs. Lorsque j’ai demandé à l’ensemble des participantes en guise de conclusion de définir ces bruits, elles ont répondu respectivement « anodins pour Participante 1, insignifiants pour Participante 3, un peu gênants pour Participante 2, gênants légèrement pour Aurore » (Leroux, 2020)1. Ceci peut sembler paradoxal quand nous savons que pendant l’entretien des mots comme « assez gênant, invalidant, désagréable, chiant » ont été prononcés. Les personnes évoquaient alors des moments particuliers. Mais, lorsque les séances sont pensées dans leur ensemble, le dérangement provoqué par les divers bruits est perçu comme minime. Finalement, les participantes venaient pour réaliser un travail thérapeutique de six séances qui a pu être mené jusqu’au bout. Nous pourrions dire que les avantages gagnés au cours de ces séances ont compensé les désagréments liés aux bruits et ainsi les ont relégués au second rang dans un statut proche de l’insignifiant : il semble tout à fait possible de s’en accommoder dès lors que la balance penche en faveur des bénéfices liés à la thérapie.

Caffier, A. & Messal, S. 2021. « Comment ? Des bruits dans la télépsychologie ». Colloque La communication numérique au prisme des transformations numériques.
  1. Leroux, Y. (2020). Quelques remarques à propos de la supervision en ligne. Nouvelle Revue de l’Enfance et de l’Adolescence, 3, 181-195. https://doi.org/10.3917/nrea.003.0181 ↩︎