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Stéphanie Messal

Qui est Stéphanie Messal ?

Au départ, je suis architecte DPLG (diplômée par le gouvernement). Par la suite, je reprends mes études pour devenir docteur en anthropologie. Tout au long de ma vie professionnelle, j’ai continué à me former obtenant ainsi un DESS (diplôme d’études supérieures spécialisées) en création multimédia, un diplôme universitaire en cyberpsychologie et un diplôme universitaire en éthique et numérique.

L’art est un élément central dans mon parcours (école d’architecture, département d’arts appliquées à l’université, conservatoire à rayonnement régional) : je joue du piano, je suis soprano dans une chorale, je dessine et peins, et j’écris.

J’ai toujours aimé observer le monde et peut-être plus encore l’explorer. Nourrie par de nombreux voyages et une vie d’expatriée (Brésil et Emirats arabes unis), je considère avoir vécu mon Odyssée. L’Autre, le différent m’auront révélé une meilleure connaissance de moi-même. Je retiendrai aussi que tous les terrains sont fertiles en découvertes. Leur exploration – au départ en tant qu’architecte puis en tant qu’anthropologue – m’a menée sur les sentiers de la psyché.

Formation

  • 2021 DU Éthique et numérique / UPEC – France
  • 2021 DU de Cyberpsychologie / Université de Paris – France
  • 2014 Doctorat en Anthropologie / Mention magna cum laude / Aix-Marseille Université – France
  • 2002 DESS Création Multimédia, Arts Appliqués / Université de Toulouse-le-Mirail II – France
  • 1999 Architecte DPLG / Mention summa cum laude / École nationale supérieure d’architecture de Toulouse – France

Architecte

De mes études en école d’architecture (1993-1999) et de ma carrière d’architecte, je retiendrai combien la place du terrain est primordiale à la bonne réalisation d’un projet. Le terrain en architecture, ce n’est pas uniquement le chantier. C’est aussi comprendre l’ensemble de l’environnement dans lequel va s’ériger un nouveau bâtiment afin qu’il s’y intègre en toute harmonie. Par environnement, j’entends la géologie, l’histoire, les habitants, la faune, la flore, le climat, etc. Tout ce qui fait la spécificité d’un endroit.

Architecture organique et acupuncture urbaine

C’est pour cela que j’adhère au concept d’architecture organique porté par Frank Lloyd Wright. « No house should ever be on a hill or on anything. It should be of the hill. Belonging to it. Hill and house should live together each the happier for the other. » (Traduction : « Aucune maison ne devrait être SUR une colline ou SUR tout autre chose. Elle doit être DE la colline. Elle doit lui appartenir. La colline et la maison doivent vivre ensemble, chacune plus heureuse pour l’autre. »)

J’apprécie aussi le concept d’acupuncture urbaine défini par Marco Casagrande. Loin des projets tabula rasa ou des rénovations de bâtiments en éternels musées, Marco Casagrande propose de soigner la ville comme on soigne un personne. Se nourrissant de l’art de l’acupuncture pratiqué dans la médecine chinoise traditionnelle, il propose de revitaliser la ville en agissant sur des endroits précis permettant ainsi à l’énergie de retrouver la fluidité de sa circulation.

De l’architecture à l’anthropologie

Je considère que la plupart des projets architecturaux sont de nos jours complètement déconnectés du terrain sur lesquels ils ne font qu’être posés. Les constructions se normalisent sans prendre en considération l’existant architectural ni même la nature profonde du terrain. L’édifice est posé « là », sans réflexion ni considération aucune sur ce « là », sans curiosité historique, écologique ou même sociologique. Finalement l’architecture contemporaine, loin de mes valeurs, m’a mené sur un autre terrain : celui de l’anthropologie.

Anthropologue

Avant toute chose, définissons ce qu’est l’anthropologie car bien souvent, les personnes pensent que je fais le même travail que Temperance Brennan, héroïne de la série Bones. Et bien pas du tout ! La spécialité de ce personnage de fiction est l’anthropologie judiciaire. La mienne est l’anthropologie de la culture matérielle avec pour spécialités les objets-déchets et les objets techniques. Mais alors qu’est-ce que l’anthropologie ? C’est l’étude de l’Homme et plus précisément : « Étude générale de l’homme sous le rapport de sa nature individuelle ou de son existence collective, sa relation physique ou spirituelle au monde, ses variations dans l’espace et dans le temps, etc. »

Une ressourcerie au cœur de Marseille

Etre anthropologue, c’est aller explorer un terrain. C’est ce qu’on appelle l’ethnographie. Pendant ma thèse (2009-2014), je suis partie ethnographier une ressourcerie implantée au cœur de Marseille. Les thématiques abordées ont été nombreuses : le don, le développement durable, l’économie sociale et solidaire, l’objet comme reste ou déchet, le réemploi, la collecte d’objets, etc. La question centrale était la suivante : quelles retombées pouvait-on observer d’une ressourcerie installée dans un quartier de centre ville. Les riverains apportèrent la réponse. Après quelques années à venir régulièrement à la ressourcerie et après la rénovation de leur rue, ils se sont mis à fleurir les devants de leur porte à l’aide de vieilles bassines et autres casseroles défectueuses.

Par ce long travail de recherche, je suis devenue spécialiste du sujet. J’ai été invitée à de nombreuses manifestations scientifiques comme culturelles (EHESS, conseil général de Loire-Antlantique, journée régionale de la concertation sur les déchets à Marseille, Radio thésards pour France Culture).

Une assistance vocale dédiée au milieu industriel

Par la suite, je suis partie ethnographier un tout autre terrain : celui des assistances vocales en milieu industriel (2021-2022). Les interactions entre les humains et les machines numériques sont de plus en plus nombreuses. Il devient urgent de les étudier afin de déterminer les conséquences que cela peut avoir sur l’Homme et plus largement sur la société. C’est en ce sens que j’ai suivi une formation en cyberpsychologie.

Cette recherche trouve sa source dans les œuvres d’André Leroi-Gourhan, inventeur de la technologie (étude des techniques) et de Gilbert Simondon. Sa thèse complémentaire Du mode d’existence des objets techniques est un classique qui renvoie dos à dos technophobie (peur de la technique) et technophilie (amour de la technique) comme deux excès de son époque, excès toujours à l’œuvre avec l’arrivée des outils numériques et de l’intelligence artificielle. J’ai eu l’opportunité de présenter mon travail à plusieurs conférences (Université Catholique de Lille et Université de Clermont Auvergne).

La réflexivité

C’est aussi à la réflexivité que j’ai dédié une partie de ma recherche. Qu’est-ce qu’être ethnographe ? Qu’est-ce qui se dit dans l’écriture scientifique ? Quels sont les impacts de notre présence de chercheur sur le terrain ? Comment prendre la distance nécessaire pour ethnographier un terrain sans se perdre ? Comment le subjectif se glisse dans l’objectif ? De nombreuses questions sur la posture du chercheur auxquelles j’ai apporté quelques réponses notamment sur l’utilisation de la première personne (Je) dans les écrits scientifiques et sur l’importance de la musicalité dans l’écriture.

Psychopraticienne

C’est par l’anthropologie que j’ai découvert le domaine de la psychologie. Car après le temps de l’ethnographie, vient celui de l’analyse : dans mon jargon, cela s’appelle l’ethnologie. Rien n’est évident de prime abord. Il faut apprendre à décrypter afin de comprendre ce qu’il y a au-delà des apparences, au-delà de ce qui est donné à voir et à entendre. Dans ma recherche, je ne me limite pas au registre de l’anthropologie : je me nourris de philosophie, de littérature, d’histoire, etc. et de psychologie. Anzieu, Devereux, Freud, Jung, Racamier, pour ne citer qu’eux, font partis de ma culture. La psyché est un vaste terrain. Et d’ailleurs, en santé et particulièrement dans le domaine de la recherche médicale, il est question de clinique de terrain.

Homo sum… et rien de ce qui est humain ne m’est étranger

Le terrain, c’est l’Homme. Et l’Homme, c’est la terre. Je souscris en effet à cette approche étymologique. Homo (homme) semble bien le dérivé d’un mot indo-européen signifiant « terre ». L’idée de l’Homme est souvent rattaché à l’idée de terre. Nombres de mythes et de légendes sont basés sur ce lien. Notre condition humaine est profondément terrestre. Et c’est ainsi qu’en latin, l’adjectif d’homo fut humanus. Cette dérive phonétique entre homo et humus (terre), qu’elle soit consciente ou purement intuitive, rappelle combien nous sommes intimement mêlés. D’autres mots sont tout autant évocateurs : humilité, humain, humanité.

Le voyage intérieur

C’est dans cette perspective que j’ai ouvert mon cabinet d’anthropologue et de psychopraticienne. J’accorde une grande valeur à l’humanité et à toutes les pluralités de cultures qu’elle nous offre. J’ai un profond respect pour le différent qui est source d’inspiration et de création. Si « Je » est un autre, c’est parce que dans la différence, « Je » se découvre tout autant que « Je » se reconnait dans une attitude familière : celle d’être humain. C’est ici ma libre interprétation de Rimbaud. C’est aussi parce qu’en soi, résonne l’appel de la découverte. Notre âme, profondément, nous invite à explorer notre terre intérieure et ses richesses.